Il y a toujours une petite place pour le dessert !
Pour ceux qui écument leurs heures sur Netflix, vous avez certainement entendu parler, si ce n’est déjà vu passer Chef’s Table, la série documentaire qui a reçu plusieurs nominations et récompenses. Je l’ai découverte un peu sur le tard, mais j’aime beaucoup le concept. Pour vous donner le contexte, chaque épisode des trois premières saisons est consacré à un chef dans le monde ou une personne qui maîtrise la cuisine au point de la révolutionner. Je dis « personne », car l’épisode 1 de la saison 3 est épatant, il est centré sur une nonne bouddhiste (qui n’est donc pas chef) et qui réalise une cuisine remarquable. Particularité de Chef’s Table : on ne vous donne – malheureusement – pas de recettes, mais on vous raconte le parcours du chef, via son interview, la participation généralement d’un journaliste, l’incursion dans son univers, ses cuisines, son lieu de travail, et surtout son histoire. On nous explique pourquoi ce chef s’est orienté dans la cuisine, comment il en est arrivé là et quelle est sa personnalité culinaire. Chef’s Table, c’est tout ça, c’est très bien filmé, c’est très beau, très esthétique. Déjà, je suis toujours en admiration devant le générique d’une beauté avec cette musique classique de Vivaldi qui colle parfaitement à la cuisine. Un vrai concerto, un orchestre pour tout un art ! J’adore !
Qu’elle ne fut pas ma joie lorsque j’ai appris que ce 13 avril débarquait la saison 4 dédiée à la pâtisserie ! Bonheur et danse de la joie !
Rebelote, générique magnifique avec que des belles douceurs, toujours en rythme sur Vivaldi. J’ai regardé les deux premiers épisodes. Tout d’abord, j’ai été un peu déçue de découvrir que sur les quelques rares épisodes, il n’y avait aucun chef français. Nous ne sommes peut-être trop planqués dans nos traditions, pourtant, le chef Cédric Grolet cartonne en ce moment avec ses pâtisseries en forme de fruits. Pas assez révolutionnaire ? Peut-être, surtout quand on voit déjà les deux premiers chefs. La première est Christina Tosi qui est la chef du Momofuku et du Milk Bar à New-York (qui appartiennent à David Chang). J’en ai d’ailleurs déjà parlé ici avec les deux livres dédiés à ces deux établissements. Je partais avec une connaissance du travail de Tosi, sa manière d’appréhender la pâtisserie et les gâteaux. Et de la même façon que pour la cuisine, l’épisode raconte son parcours et sa vision relativement simple de la cuisine sucrée. Je ne vous en dis pas plus, mais je pense qu’elle peut être une bonne source d’inspiration pour ceux qui aiment ne pas se prendre la tête.
Le deuxième épisode est consacré à Jordi Roca, chef du restaurant catalan El Celler de Can Roca. Alors lui, il m’a bluffée ! Autant je ne suis pas un adepte de la gastronomie, salée ou sucrée, depuis que j’ai réellement découvert les trésors italiens, autant lui, il a le chic pour sortir des sentiers battus, tellement battus, qu’il va jusqu’à prendre de la forêt pour la mettre dans ses assiettes. Regardez-le, cela vaut le détour ! Même si ses desserts sont gastro, hyper travaillés, sa « rain forest » est d’une beauté et d’une originalité époustouflante. Exactement ce que j’aime en pâtisserie et ce que je recherche en matière de saveurs (pour info : j’aime l’inattendu, le surprenant et l’utilisation d’ingrédients qui ne sont pas assimilés à la cuisine/pâtisserie). Si j’avais le même matériel, je m’inspirerais définitivement de ce qu’il fait, parce que cela me correspond. En plus, vous verrez qu’il est atypique ce Jordi Roca !
Je n’ai pas regardé le troisième épisode, par manque de temps et parce que, j’ai envie de regarder les suivants dans une qualité optimale, avec de belles couleurs sur Netflix.
C’est ça la cuisine et la pâtisserie, chaque chef a une vision qui lui est propre, une histoire particulière, qui vont vous émouvoir, qui vont faire écho à votre perception de la vie, à vos habitudes, vos principes. Chacun trouve son compte ! Pour les becs sucrés et un peu moins sucrés, rendez-vous le 13 Avril sur Netflix pour s’en mettre plein les yeux et se mettre l’eau à la bouche !