La Meilleure et ses bouquins a encore frappé ! *musique de suspense* Elle m’a refait le même coup qu’avec le Bourbon Kid : « Il faut que tu lises Demain j’arrête ! Tu verras, c’est écrit par un homme, mais son personnage est une femme, c’est très bien écrit, d’ailleurs c’est rare ce type d’écriture et en plus, toi, il te laissera pas indifférente ». Tu m’étonnes qu’il me laissera pas indifférente ! J’en ai la gorge nouée d’y repenser.
Gilles Legardinier est, comme son nom l’indique, de constitution masculine et il a fait la prouesse d’écrire un livre qui parle d’une femme, à la première personne. Jusque là, rien d’anormal, d’autres écrivains l’ont fait avant lui. Là où le respect s’impose c’est que si on vous cachait le nom de l’auteur, vous jureriez que le livre a été écrit par une femme, tant le ton et le réalisme en sont surprenants. Un homme qui a su si bien cerner les femmes, et retranscrire leurs émotions, c’en est particulièrement troublant. Voire beaucoup trop troublant.
Ce que La Meilleure n’a pas dit, c’est que Legardinier a développé une jeune trentenaire qui ressemble par bien trop d’aspects à… moi. Pas tous ! Je ne suis pas aussi maladroite, je ne fomente pas des plans sur la comète et je ne suis pas aussi folle. Toutefois, sur les plans émotif et caractériel, on s’approche dangereusement du biographique. Julie, l’héroïne, est une femme qui croit en l’humanité et aux sentiments, dans sa plus grande naïveté. Quand elle croit ou ressent profondément, rien ne la détournera de son objectif. Ainsi, Julie, pour atteindre l’objet de ses convoitises, se pliera en quatre, se remettra très souvent en questions, imaginera des situations rocambolesques quand le silence s’installera (mon dieu que c’est vrai), extrapolera, anticipera, se dévoilera, vivra et assumera ses émotions.
S’il vous plait Gilles, sortez de ma tête ça devient gênant.
J’en ai les larmes aux yeux à écrire ses lignes. Je ne peux pas tout vous raconter du livre. Je peux seulement vous dire qu’il m’a retournée. Beaucoup. Je ne suis pas un cas isolé quand il est question du don de soi et d’amour, de faire passer les autres avant soi, et d’aimer corps et âme au point de changer, de prendre sur soi, d’être patient, etc. Et puis, en plus de me sentir moins seule, le fait de lire ce que je peux ressentir, le bouillonnement qui sévit dans ma tête et dans mon cœur, avec des mots aussi justes, aussi vrais, comme si vous étiez en train de lire votre vérité (même si vous la connaissez), on y est jamais vraiment préparé. « Je sais que je suis comme ça et que j’agis comme ça, j’en ai conscience, mais tiens, lis-le de quelqu’un d’autre, pour te manger un peu plus le constat dans la figure », grosso modo.
Je te remercie Gilles d’avoir exposé au grand jour des femmes comme moi, nous devrions toutes nous réunir. Et je ne te remercie pas, car comme Julie, je suis particulièrement sensible et entière, tu te doutes donc que Demain j’arrête ! ne m’a pas fait spécialement du bien, à me poser des questions par milliers et en même temps, à me rassurer sur ce que je ressens au plus profond de moi-même. Grosse lutte.
Quant à toi La Meilleure… Tu as eu mon retour en direct sur le contenu du livre, tu sais ce que ça m’a fait. Ce n’en est pas pour autant un mauvais livre, au contraire. Je croyais que la vérité sortait de la bouche des enfants, il faut croire qu’elle peut aussi sortir de celle des hommes.
Pour finir, j’ai envie de citer l’auteur : « Mesdames, mesdemoiselles, cette histoire est pour vous, vous qui ne voyez souvent que nous et que nous ne voyons jamais assez, vous sans qui aucun homme digne de ce nom ne fera rien de grand dans sa vie. »
PS : Méfiez-vous de la couverture et du résumé, Demain j’arrête ! n’est pas un bouquin « girly » (je n’aime pas ça) !