« Bonjour. Je vous appelle car mon chat est un psychopathe. Il aime tuer et me pousse à faire des choses bizarres » « Enfin monsieur, comme tous les chats » « Ah bon ? Tous les chats incitent leur maitre à tuer des gens ?! » « Euh… »
Si la folie m’était contée par mon chat, appelé Monsieur Moustache (original !). En voilà une idée ! The Voices est un film pour public averti, comprenez qu’il vaut mieux avoir l’esprit trèèèès ouvert pour apprécier cet Objet Filmique Non Identifié (OFNI).
Je me rappelle avoir dit : ouh la, je sens qu’il va être spécial. Ce n’est rien de le dire ! Non catégorisé, il pourrait très bien se glisser dans la comédie, le drame, l’horreur. Voyez un peu le tableau ? Sous couvert d’une couche psychédélique ultra colorée.
Qu’est-ce que c’est que ce The Voices ? Lisez le synopsis dans un premier temps :
Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona – la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire – du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments…
Ryan Reynolds revêt le costume (rose) du simplet d’esprit sous médocs, enfin non, justement, pas sous médocs, parce que le monde est plus beau, plus coloré, c’est comme vivre dans un rêve éveillé. Les filles sont jolies, les gens sont gentils, et surtout, mon chien et mon chat me parlent, et ça, c’est cool, je me sens moins seul comme ça. Ils sont mes amis. Certes, mon chat est un peu psychopathe sur les bords, mais mon chien est adorable, toujours très sympa, délivrant la bonne parole. Bosco (mon chien) est tout le temps en désaccord avec Monsieur Moustache, mais au fond ils s’aiment bien.
Au pays de Candy…
Enfin, ça ne va pas durer, sinon le film serait chiant et ce n’est absolument pas le cas. Dans un subtil jeu de couleurs chaudes et froides, la réalisatrice Marjane Satrapi nous fait passer de l’illusion harmonieuse qui sévit dans la tête de Jerry, à la réalité, particulièrement glaciale et cauchemardesque. Vous vous doutez bien qu’à un moment, les choses vont basculer dans l’horreur (étant une âme super sensible, il n’y a que la première scène dont le couteau est un peu difficile à passer), horreur nourrit par la maladie de Jerry où lui n’y voit qu’un monde rigolo et presque magique.
Ryan Reynolds, qui n’a jamais vraiment brillé par ses rôles, a enfin trouvé chaussure à son pied, et dès ses premières secondes à l’écran, on dénote tout de suite que quelque chose cloche chez lui et ce, uniquement avec de subtiles mimiques faciales. Mais il ne s’arrête pas là, se laissant bercer par ses voix (The Voices) intérieures qu’il immortalise par le biais de son chat et de son chien, sorte de balance entre l’enfer et le paradis, le démon et l’ange. Chacun sur une épaule. Monsieur Moustache est un personnage à part entière, représentant à lui seul le vice à renforts d’insultes, montrant ses plus bas instincts de tueur.
Toi aussi, réveille le chat qui est en toi (avec modération).
Si vous aimez les films atypiques, The Voices est fait pour vous. Vous y retrouverez tous les codes des films d’horreur (mais pourquoi t’es partie courir dans les bois, tu m’expliques ?!) ajoutant au côté parodique et comique, une pointe 60’s très drôle et hallucinante dans le générique et puis évidemment, l’exploitation de la mort vue sous le prisme de l’absurde.
Je vous conseille de suivre le compte Twitter de Monsieur Chat (@TheVoicesFilm), c’est une vraie saloperie vous verrez, il est toutefois hilarant.
Bonus :
– Ryan Reynolds – Jerry (4 minutes) : Raynolds explique sa difficulté à jouer 5 personnages. Les deux animaux qui sont la personnalité de Jerry, comment il perçoit son personnage qui vit au pays des bisounours, sa vision. Et que d’une certaine manière, on aime Jerry.
– Gemma Arterton – Fiona (4 minutes) : Les scènes du frigo sont surréalistes. Très original. Le meilleur par marjane. Le plus difficile le frigo car pas bouger.
– Anna Kendrick – Lisa (2 minutes) : Elle a pris tout de suite la décision de jouer dans ce film car c’était Marjane la réalisatrice. Elle a trouvé le scénario cool et bizarre.
– Marjane Satrapi – réalisatrice (3 minutes) : Toute la difficulté fut de faire aimer un tueur et de jongler entre plusieurs styles. Le film balance constamment entre le monde de Jerry et la réalité.
– Michael R. Perry – Scénariste (2 minutes) : le scénariste a eu l’idée du film en parlant avec des profileurs du FBI. Il explique également que Marjane vient du monde de la BD et c’est en cela que le film est très visuel.
– Effets spéciaux – Making of (6 minutes) : différent de faire parler des animaux pour un film pour enfant. Il fallait que ça soit réaliste. Utilisation d’un chat normal en comparaison de la figure imposante du chien. Tout le travail pour faire parler les animaux.
– Scènes de tournage (10 minutes) : pseudo making of sans commentaire. Caméra sur le tournage, mauvais mixage son.
– Karaoké animé (4 minutes) : générique de fin version dessins, alors qu’il suffisait juste de reprendre le générique original. Cela n’a pas vraiment d’intérêt et ce n’est pas joli.
Sortie en vidéo depuis le 22 juillet.