J’aime quand le cinéma français sort des petits films comme ça, très populaires à première vue, pas forcément recherchés et qui peuvent se faire vite juger (en l’occurrence par l’affiche et le titre). Heureusement, l’affiche ne fait pas forcément le film et derrière La famille Bélier se cache un film qui vous veut du bien. Un film qui vogue sur la vague d’Intouchables en traitant du handicap par l’humour. Il est possible que vous n’en ayez pas entendu parler, ce n’est pas grave, nous sommes là pour corriger cette erreur.
La famille Bélier, comme un bélier, a la particularité d’avoir des parents sourds, un fils sourd et une fille entendante. Ça arrive. Elle est le porte-parole de ses parents fermiers lorsqu’ils vendent leurs produits au marché, quand ils vont chez le médecin, elle leur est indispensable hors de la maison. Son prof de chant (l’hilarant Eric Elmosnino) lui découvre un talent caché pour le chant (donc. Un talent caché pour la géographie, ça marche moins bien). Et cette jeune fille, interprétée par Louane Emera, finaliste de The Voice, va devoir faire comprendre à ses parents à quel point la chanson a pris une place importante dans sa vie. Imposée sa voix dans une famille de sourds.
Même si on a une vague idée de ce qui va se passer, cela n’empêche pas au film de nous offrir des moments de forte émotion, à vous tirer la larmichette et dresser vos poils de dos. Karin Viard et surtout François Damiens dégage beaucoup de sensibilité sans sortir une syllabe. Eric Elmosnino apporte le côté trashouille par des phrases bien senties. Seule Louane pêche dans son jeu et sort parfois quelques fausses notes. Mais elle prendra tout le monde au dépourvu dans deux séquences du film incroyablement fortes.
La famille Bélier c’est le film qui fait du bien, qui émeut, qui fait sourire. Il n’est pas parfait, mais il vous marquera à coup sûr.
Je vous mets au défi de ne pas ressortir en fredonnant du Michel Sardou.
Bonus :
– À la découverte des Bélier (24 minutes) : un supplément passionnant sur la langue des signes, sa complexité et le travail colossal qu’ont dû effectuer les acteurs pour l’apprendre, car ce n’est pas qu’une histoire de signes, il y a également des sons, le jeu d’acteur en lui-même. L’équipe du film s’exprime sur ce travail qui a demandé plusieurs mois d’apprentissage, leur manière de travailler sur le plateau, avec des coachs et des intervenants.
– Karaoké : Je vole et En chantant
– Bande-annonce
Sortie en vidéo le 29 avril.