Ça raisonne comme un « splash », ça pourrait presque être rigolo comme l’eau, sauf que Whiplash rime avec le « splash » du fouet, celui qui claque sec et qui fait saigner.
Whiplash est l’histoire d’un jeune prodige de la batterie, ses vices sont le jazz et la perfection. Il va rencontrer ce professeur tyrannique qui va le pousser à bout pour aller jusqu’au bout.
Deux figures du cinéma qu’on ne s’attend pas à voir dans ce film. D’abord, la figure montante à la gueule cassée qu’est Miles Teller qui, après avoir prouvé qu’il pouvait faire sans problème le kéké dans des comédies pour ados en mal de super fêtes, prouvent avec The Spectacular Now et maintenant, Whiplash tout le talent qu’il cache sous le capot. De la graine d’émotion et de sensibilité qui ne demande qu’à grandir, s’épanouir et à exploser. Miles Teller vous coupera le souffle dans le sens le plus littéral du terme par sa méthode d’exploitation de la batterie, de la torture psychologique et physique, voire même par la folie des grandeurs qui le gagne petit à petit, transformant ce petit batteur de lycée en un monstre aliéné par la musique. Face à lui, un monsieur qu’à première vue on n’aurait pas choisi pour ce rôle, mais que Damien Chazelle a préféré pour incarner la tyrannie presque au bon cœur. Et quelle réussite ! J.K. Simmons laisse libre court à son charisme obscur et à l’excès de confiance dégagé par son personnage de professeur, oscillant sans cesse entre la fausse gentillesse, l’hypocrisie bien placée et l’incarnation du diable en personne, démontant tout sur son passage, mêmes les âmes les mieux accrochées.
C’est ainsi que Whiplash offre un spectacle à la fois musical, sensible et incroyablement fort grâce à ce duo que l’on pourrait comparer à un ouragan, tant il est puissant. L’histoire de cette ascension semée d’embûches vous plaquera au fond de votre siège, hérissant vos poils de bras, appuyant sur votre corde sensible comme si votre vie en dépendait. Damien Chazelle offre un film brièvement inspiré de sa jeunesse, intimiste, qui vous marquera au fer rouge.
Sortie en salles le 24 décembre.