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Miss Bobby_GravityA mon avis, la difficulté pour écrire une critique sur Gravity est de ne pas répéter ce qu’il va être dit ailleurs. Le challenge pour moi, est de vous faire ressentir ce que j’ai vécu sans pour autant que vous lisiez cent fois la même chose et sans trop en dévoiler. Ce n’est pas gagné.

Depuis la Warner’s Day où nous avions eu le privilège de voir la première bande-annonce de Gravity en 3D, mon impatience n’a fait que s’accroître. En une bande-annonce, j’avais eu cette sensation de flottement intersidéral comme jamais ressenti au cinéma. Puis il y a eu la première projection à la Mostra de Venise, suivie des premiers retours : unanimes. Niveau de l’impatience : deux cran au-dessus. Certains blogueurs ont eu la chance de voir Gravity avant l’avant-première du 24, retours toujours aussi positifs. Niveau de l’impatience : encore deux cran au-dessus.

Le 24 septembre a eu lieu la délivrance accompagnée d’autres émotions.

Sortir de Gravity, c’est prendre le temps de reprendre contact avec la Terre, avec le monde « réel » j’utilise sciemment les guillemets, vous allez comprendre pourquoi. Avant toute chose, nous avons vu le film dans une salle équipée d’enceintes Atmos, 50 enceintes dans la salle, je peux vous assurer que ça fait une sacrée différence.

Alfonso Cuarón et son fils Jonás ont réussi l’exploit de créer un film palpitant, angoissant sur un pitch qui tient en une phrase : une mission spatiale qui tourne mal. J’élague le synopsis certes, pourtant c’est ça. 1h30 dans un huis clos immense, avec seulement deux acteurs, à la base j’appelle ça un pari fou plus qu’un film.

Un pari relevé haut la main avec maestria. Pour le prix d’un ticket de cinéma, préparez-vous à vivre une expérience comme vous ne l’avez jamais vécue (sauf si vous êtes astronaute, dans ce cas-là, oubliez ce que je viens de dire). Gravity n’est pas qu’un simple film, c’est une expérience réelle dans l’espace où vous incarnerez le troisième astronaute. La réalisation est telle que vous ressentirez le flottement, l’immensité et cette profonde solitude qu’un astronaute pourrait ressentir dans l’espace, loin de tout, de sa famille, de ses habitudes, de son pays. Vous ne vous êtes jamais demandé ce que vous pourriez ressentir si vous deviez faire un voyage dans l’espace ? Moi si. Perdu dans un pays, il y aura toujours un moyen de revenir chez soi, même si c’est long, mais perdu dans l’espace ? Vous aurez beau marcher, vous ne reviendrez jamais chez vous ! En tout cas, si vous ne vous êtes jamais posé la question, vous allez vous la poser durant le film, plus toutes les autres questions existentielles qui… gravitent autour : la mort, la survie, l’espoir, l’abandon, la peur, etc. Je ne pense pas être la seule, mais j’ai vraiment vécu ce que Ryan (personnage de Sandra Bullock) a vécu, on ressent ce qu’elle ressent, on est presque dans sa tête. D’ailleurs, le pur génie de Cuarón a été de filmer à l’intérieur du casque du cosmonaute, pour réellement vivre l’expérience de l’intérieur. Brillant. Et ce travail sur le son… Argh ! Splendide. Si vous ne le saviez pas, il n’y a pas de son dans l’espace, le bruit ne se propage pas. Imaginez-vous entouré de silence…

Je pourrais m’attarder sur l’effet époustouflant de ce film, sur l’anxiété et le stress ressenti durant 1h30, sur la 3D, sur le réalisme, sur Sandra Bullock et George Clooney, sur ce voyage dont on ne sait s’il était vraiment fictionnel ou non, je pourrais…

En tout cas, deux choses restent à dire : essayez de ne pas regarder la bande-annonce avant de voir le film. Et quand je l’ai regardé après pour faire cet article, j’en avais la chair de poule.

Vivement le 23 octobre date de sortie de Gravity.

Miss Bobby_Alfonso_Cuarón
Master class d’Alfonso et Jonas Cuarón

PS : je ne suis pas sûre d’avoir réussi mes deux défis à savoir ne pas répéter ce qui a pu être dit et ne pas trop en dire. Quand je disais que je pouvais en parler des heures !

RePS : s’il y a bien un film à voir en 3D, c’est celui-là, au moins pour la première fois, vous risquerez de ne pas vivre la même expérience devant votre petit écran (c’est sûr même).

10/10/2013